La chanson du rougegorge et le silence des choucas des tours
Il faisait froid dans le parc de la bibliothèque de Headington, mais les choucas des tours n'en avaient que faire. Bavards, certains débataient le status de leur nids dans le grand chêne, d'autres s'en donnaient à cœur joie sur l'herbe, en compagnie des bergeronettes d'Yarell. Plus loin, une sitelle torchepot tentait bien que mal de craquer une noix contre un tronc, avant de sautiller la tête la première vers le sol. Tout à coup, un milan royal vint survoler le parc, rendant les choucas des tour silencieux pour un instant.
Dans un arbre nu de feuilles, mais rempli de graines, les pinsons des arbres avalaient leur casse-croute, en accord avec le magnifique chardonneret (mon préféré, même si la représentation graphique lui donne malheureusement l'air d'un anglais avec le ventre rempli de bière!). Les pigeons des villes, trop frileux, restaient à couvert dans les conifères. Le long de la haie près des résidences, les mésanges bleues entretenaient un fond sonore joyeux. Mais le rougegorge gagna mon coeur en venant se poser sur une branche si près que les jumelles n'avaient pas lieu d'être utilisées. Et là, les yeux dans mes yeux, il chanta. Était-ce pour moi, était-ce pour se plaindre du froid? Quelque soit la réponse, il fit le bonheur de ma journée.